La vie au Vietnam

Situation géographique et agriculture

Le Vietnam a des frontières avec trois autres pays : le Cambodge, le Laos et la Chine. La ville de Kontum, qui est la capitale de la province du même nom, se trouve sur les Hauts Plateaux du Centre du Vietnam, à proximité des frontières cambodgienne et laotienne. Cette province couvre 9 934 km² et est peuplée d’environ 330 000 personnes. Son économie est principalement agraire.

Kontum est située à 530 m d’altitude au bord de la rivière Dak Bla et est entourée de la cordillère annamitique appelée en vietnamien Dãy Trường Sơn (dont le plus haut sommet s’élève à 2598 m). De vieilles forêts aux arbres précieux couvrent environ la moitié de la superficie de la province (bois de fer, santal, teck, ébène). Il y a peu d’animaux sauvages à cause de la chasse de subsistance.

Écartés des cultures à grande échelle les plus rentables (hévéa, thé, café, poivre), les Montagnards doivent se contenter de la culture du manioc qui pousse vite et avec peu d’investissement financier. Certains font néanmoins pousser un peu de thé, café et poivre. Le climat est favorable aux légumes et aux fruits exotiques. Ils élèvent un peu de bétail : buffles, petits cochons noirs et volailles.

carte situant Kontum à l'intérieur du Vietnam
Carte du Vietnam avec ses 3 frontières

La monnaie

La monnaie vietnamienne s’appelle le dong ou VND. Le taux de change moyen est de 25 000 dongs pour 1 €.

On est très vite multimillionnaire en dongs : lorsqu’on retire l’équivalent de 100 € à un distributeur, on reçoit en échange 2 500 000 dongs !

Il existe quelques pièces qu’on voit rarement. Les Vietnamiens préfèrent les billets dont la valeur va de 1 000 à 500 000 dongs (soit de 4 centimes à 20 €).

En plus d’être multimillionnaire, on a des liasses de billets d’une épaisseur impressionnante. Les petites coupures sont souvent de vieux billets en coton un peu abîmés, les plus grosses coupures en polymère sont en bon état.

La population

La population vietnamienne est majoritairement composée de Viêts, officiellement appelés Kinhs (les Vietnamiens de la diaspora s’appelant Viêt Kieu). Les Viêt Kinhs représentent 85,7 % de la population vietnamienne, qui était de 85 846 997 personnes selon le dernier recensement en 2009. Les 14,3 % restants sont composés de 53 ethnies minoritaires.

Les ethnies

Sur les Hauts Plateaux, plus de la moitié de la population appartient à des groupes ethniques qui sont collectivement désignés par le nom de Montagnards, ou de populations brunes à cause de la couleur plus foncée de leur peau. À Kontum, l’ethnie principale  – que nous aidons – est celle des Bahnars (Ba Na en vietnamien). Mais on y trouve également des Rongaos, des Sedangs et des Jaraïs. 72 % de nos filleuls sont Bahnars, 24,5 % sont Rongaos et 3,5 % sont Viêt Kinhs.

En nombre de personnes, les Bahnars se classent 11ème sur 53 ethnies, avec 0,27 % de la population nationale totale.

Linguistiquement, les Bahnars sont en première position du groupe d’ethnies de langue môn-khmere. Les différentes langues môn-khmeres sont parlées au Vietnam, au Cambodge, en Thaïlande, dans la péninsule de Malacca en Malaisie, au Laos, et en Birmanie entre autres. Avec les langues munda parlées en Inde, elles forment la famille des langues austroasiatiques.

La vie à Kontum

Traditionnellement, les Montagnards habitent des maisons sur pilotis regroupées autour d’une maison commune appelée Rong.

Les maisons sont très sommaires comme vous pourrez le voir dans ce diaporama…

L’économie des Hauts Plateaux est essentiellement agraire. Les Montagnards vivent de culture, de chasse et de cueillette. Leur culture principale est le manioc qui pousse vite avec peu d’investissement financier, mais un grand investissement physique pour déblayer le terrain de tous ses cailloux. Ils font des kilomètres pour aller vendre leurs excédents au marché. Leurs conditions de vie empirent sans cesse avec leur déplacement toujours plus loin dans la montagne et s’expliquent par plusieurs événements: la défoliation par le maléfique agent orange durant la guerre, l’arrivée de réfugiés vietnamiens du Nord et l’implantation de colons venus des plaines côtières surpeuplées. Sur les bons terrains, les colonisateurs font des cultures intensives de café, de thé et d’hévéa.

En 2016, le salaire moyen mensuel vietnamien était de 124 €. Les salaires que nous versions au personnel de l’école maternelle avant sa fermeture en 2018 étaient :
– pour une institutrice (montant imposé par l’État) : 70 €
– pour la cuisinière : 21,20 €
– pour le gardien : 17,20 €
– pour l’aide-cuisinière : 13,20 €

Les croyances

À l’origine, les montagnards étaient animistes considérant que les êtres vivants, les objets et les éléments naturels sont animés par la force vitale d’un esprit. Dès 1890, et encore plus après 1941, les missionnaires catholiques français se sont souciés de ces populations. Ils se sont penchés sur la scolarisation, et ont ouvert un orphelinat appelé « centre d’accueil de l’enfance abandonnée ».
De nos jours, les nombreux petits orphelinats de la région de Kontum s’appellent Vinh Son (référence vietnamienne à Saint Vincent de Paul). Ces attentions ont amené beaucoup de montagnards à se convertir au catholicisme. A partir des années 60, avec l’arrivée des Américains, le protestantisme s’est également répandu.
Pendant nos différents voyages à Kontum, nous avons pu assister à des messes où le folklore se mêle au cérémonial religieux donnant un effet des plus exotiques : filles en tenue folklorique bahnar, joueurs de gongs etc.
Graffitis sur le mur d’un café de Kontum
Graffitis sur le mur d’un café de Kontum